Personnes
Abdesselam Yettefti-Ouzekhti
Abdesselam, né en 1950, a grandi dans une époque marquée par l'espoir, mais aussi le désenchantement. L'indépendance du Maroc en 1956 et l'adoption de la nouvelle constitution en 1962 ont été des moments d'euphorie, mais rapidement suivis par une politique répressive du régime. Son départ du Maroc en 1971 l'a conduit vers un exil forcé, provoquant une disgrâce personnelle et une séparation douloureuse avec sa famille et sa terre natale. Au cœur de son travail d'écriture se trouvent ses aspirations amoureuses, la douleur de l'éloignement familial et les tourments politiques de son pays d'origine. Pendant quarante-deux ans d'exil, il a trouvé dans l'écriture une forme de résistance. Sa poésie est un écho de la nostalgie de son enfance, du chagrin causé par l'absence familiale et des souvenirs de sa terre rouge. À travers ses poèmes, tels que "Retour" et "Ne reviens plus – ne reviens pas", Abdesselam exprime le déchirement et la souffrance psychique de son exil. Son discours résonne également comme un cri de désespoir, témoignant des luttes de conscience des années 70-80. Sa poésie engagée révèle les horreurs de cette période sombre, dénonçant l'oppression et la violence institutionnalisée. Malgré les tourments, Abdesselam parle aussi d'amour, de fraternité et d'espoir. Ses poèmes "Présage à un amour" et "Rencontre avec la rose solitaire" évoquent ses relations amoureuses et ses rêves d'un avenir meilleur. Il maintient l'espoir d'un lendemain florissant, malgré les cicatrices psychologiques de son passé. Sa poésie, à la fois empreinte de douleur vive et de douceur bouleversante, offre un témoignage puissant de l'histoire personnelle de l'auteur et de tout un pan douloureux de l'histoire du peuple marocain. Elle dévoile une cohérence saisissante où cohabitent la révolte et l'espérance. Il est temps que cette voix soit reconnue et gravée dans les mémoires pour ne jamais être oubliée.