Personnes

Valérie Kanza

Consultante, réalisatrice de documentaire et chercheuse, Valérie Kanza entreprend depuis maintenant une vingtaine d’années une recherche interdisciplinaire sur les figures et publications liées à la problématique des réseaux de décolonisation entre le Congo et la Belgique. Nièce de Thomas Kanza, acteur de l'indépendance (premier universitaire congolais diplômé en Belgique, membre du gouvernement Lumumba, homme politique et diplomate), elle dispose d’un accès privilégié aux témoins et aux sources permettant de mettre en évidence comment ces réseaux furent notamment actif par le biais de la diffusion et des débats d’idées qui s’opéraient au sein des revues. Elle a entre autres souligné l’importance des locaux de l’antenne belge de l’influente revue parisienne Présence Africaine situés dans les années 1950 au 220 rue Belliard à Bruxelles. Là, se déroulèrent autant les préparatifs de tables rondes ayant joué un rôle significatif quant à l’indépendance du Congo que l’accueil de musiciens autour de Joseph Kabasele, leader de l'African Jazz à qui on doit entre autres le morceau Indépendance cha-cha. Valérie Kanza s’est engagée dans la patrimonialisation du lieu, aujourd’hui démoli. Elle a également remis en perspective les réseaux d’échanges établis entre les africains vivants en Europe dans un article portant sur les liens entre le directeur de Présence Africaine, le sénégalais Alioune Diop, et Thomas Kanza. Elle a aussi consacré un article à la revue Congo fondée par Thomas Kanza en 1956, laquelle a occupé une place importante quant aux rapports dynamiques entre culture et politique qui se sont établis à cette période. Parmi ses films on peut citer : Belliard 220. (documentaire 52', Belgique, 2009), White Page (documentaire 22', Etats-Unis, 2008), Présence d'esprits (documentaire 35', France).