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RDM

À partir de 1974, le Regroupement Démocratique Marocain (RDM) a réussi à fédérer les efforts d’auto-organisation des travailleurs maghrébins en Belgique. C’était une étape nécessaire dans la défense des droits économiques et politiques, ainsi que dans la lutte pour l’égalité et la solidarité. En promouvant diverses initiatives de lutte contre l’analphabétisme et le racisme, tout en s’engageant simultanément dans différentes formes d’expression artistique publique, les efforts syndicaux des étudiants de gauche  (au sein de l’UNEM- l’Union Nationale des Etudiants du Maroc) et des travailleurs ont abouti à la formation du RDM, réunissant et renforçant un esprit internationaliste croissant. Un réseau solide a été établi à travers des mobilisations, notamment des grèves de travailleurs, des manifestations pour la Palestine, et les célèbres grèves de la faim pour la régularisation en 1974. Le Front Progressiste, représenté par Mohamed El Baroudi et soutenu par Farid Mellah, a lancé un appel général pour coordonner les actions visant à défendre les intérêts et les droits des Marocains à Bruxelles au sein d’un Front Démocratique. La charte du regroupement a finalement été adoptée le 12 octobre 1975. Le RDM était une organisation entièrement autofinancée et dynamique. Parmi ses actions emblématiques, on trouve la mobilisation contre la décision du Maroc de cesser de délivrer des documents d’identité dans ses consulats à Bruxelles. De plus, des Écoles de l’Avenir, des écoles devoirs et des espaces d’éducation culturelle ont été structurés dans cinq différentes communes de Bruxelles. Le groupe a également publié un journal, “Le Regroupement”, animé une émission de radio sur une station de radio libre, et organisé régulièrement des programmes éducatifs pour adultes à l’école Farid Mellah. Dans le domaine artistique, le RDM a produit et promu des collectifs de musique, d’arts visuels et de théâtre tels que Oulad El Oummal, Hbab El Ghorba, et Ahl El Hijra. Le RDM n’a pas seulement étendu son influence en Belgique, mais a également coordonné des actions au niveau européen, facilitant la création de la Coordination des Associations Démocratiques Marocaines en Europe (CADIME). Cette coalition comprenait le RDM pour la Belgique, l’ATMF pour la France (Association des Travailleurs Marocains en France), le KMAN pour les Pays-Bas (Komitee van Marokkaanse Arbeiders in Nederland), et le MAV pour l’Allemagne (Vereinigung der Marokkanischen Arbeiter). Ces organisations étaient étroitement alignées idéologiquement et partageaient la même lutte pour la défense des droits de l’homme.