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Paul Panda Farnana M'Fumu

Paul Panda Farnana M'Fumu (1888-1930) était un agronome, nationaliste et panafricaniste congolais dont la vie et le travail ont eu un impact significatif sur la société congolaise et belge. Ses efforts ont posé les bases du nationalisme congolais et ont contesté les injustices du régime colonial. Né à Nzemba, près de Moanda dans la province du Kongo-Central, Farnana fut emmené en Belgique en 1895 par Jules Derscheid. Il a été éduqué au Royal Atheneum à Ixelles et a ensuite poursuivi des études d'horticulture et d'agriculture à Vilvorde, devenant le premier Congolais à obtenir un diplôme d'enseignement supérieur en Belgique. Il a approfondi ses études à Paris et à Mons, marquant une réussite significative et symbolisant le potentiel de l'intellect congolais au sein des institutions éducatives belges.

En 1909, Farnana est retourné au Congo pour travailler en tant que spécialiste agricole et enseignant au jardin botanique d'Eala. Ses expériences de discrimination raciale et d'abus coloniaux ont renforcé sa détermination à lutter pour la justice et l'égalité. Cette position a résonné en Belgique, mettant en lumière la nature oppressive du colonialisme et suscitant des discussions sur les droits civils et l'égalité au sein de la société belge.

Pendant la Première Guerre mondiale, Farnana a combattu en Belgique et a été capturé par les Allemands, passant la guerre dans un camp de prisonniers de guerre. Après la guerre, il a participé au premier Congrès panafricain à Paris en 1919, conduisant à la formation de l'Union congolaise. Cette organisation militait pour les droits des Congolais et leur participation politique, remettant en question les politiques coloniales belges et promouvant une vision d'égalité et d'autodétermination.

L'intervention de Farnana lors du premier Congrès national colonial à Bruxelles en 1920 fut un moment marquant. En tant que seul Congolais invité à parler, il a plaidé pour un traitement égal et des opportunités pour les Congolais, confrontant directement les autorités coloniales belges et influençant l'opinion publique en Belgique. Il a également contribué à l'organisation du deuxième Congrès panafricain en 1921, renforçant son rôle en tant que figure clé du mouvement panafricain. Malgré l'hostilité croissante de la presse coloniale, ses efforts ont souligné la nécessité de réformes et d'égalité, contribuant au discours plus large sur les droits civils en Belgique.

De retour dans son village en 1929, Farnana a fondé une école et une chapelle avant de mourir empoisonné en 1930. Son héritage, commémoré à travers des expositions, des documentaires et une bande dessinée, reste un témoignage de son rôle significatif tant dans l'histoire congolaise que belge. La vie de Paul Panda Farnana illustre les luttes interconnectées pour la justice, l'égalité et la reconnaissance dans les contextes colonial et post-colonial, impactant considérablement la compréhension par la société belge de son passé colonial et de la nécessité de réconciliation et de réforme