Justice Memorielle
Les Passeurs de la Mémoire Sociale
L'événement, Les passeurs de la Mémoire Sociale, organisé par l'association Jeunesse Maghrébine le 31 mars 2004 en collaboration avec l'association EMIM (Espace Mémorial de l'Immigration) et Mohamed El Baroudi pour commémorer les 40 ans de la "convention belgo-marocaine sur la main-d'œuvre", a permis une soirée d'interaction entre la diaspora maghrébine et leurs alliés belges ayant aidé et défendu les populations immigrées. L'objectif de cette immense table ronde était de retracer une période importante de l'histoire liée à l'émergence d'une population immigrée, principalement africaine, dans les villes et les zones industrielles, mettant en lumière les efforts d'hommes et de femmes unis pour lutter contre les inégalités et les injustices en vue d'un avenir meilleur. Cette génération a semé des espoirs et soutenu activement les générations suivantes, favorisant la conscience politique et insufflé le sens de l'engagement parmi elles. L'engagement dans les causes migratoires découle principalement d'une conscience politique et de la croyance en un changement sociétal, reflétant un rejet de la résignation. Notamment, une partie des les membres de "La Jeunesse Maghrébine" avaient des liens avec des organisations comme le RDM (Regroupement Démocratique Marocain), l'UNEM (Union Nationale des Étudiants du Maroc), le Mrax, et le Front Anti-Raciste et le Front Anti-Fasciste, soulignant une continuité générationnelle dans l'activisme. Symboliquement, l'événement, ainsi que d'autres activités commémoratives, étaient portés par la deuxième génération, qui assume fièrement son histoire ouvrière et militante. Avec le temps, ces rassemblements ont établi un respect mutuel et des collaborations durables, révélant l'impact profond d'actions en apparence mineures sur des immigrés analphabètes et non qualifiés naviguant dans la société belge. En racontant des expériences personnelles souvent négligées par les observateurs externes, ces récits humanisent les engagements politiques de l'époque, offrant un aperçu des défis et des réussites de l'intégration dans la société belge. L'inclusion de voix issues de générations ultérieures ou de milieux mixtes enrichit le récit, capturant les complexités et les dimensions émotionnelles de leurs parcours migratoires. L'invitation à un texte libre adressée à ces individus visait à faire écho et à élargir les thèmes de l'événement, en préservant les aspects émotionnels et intimes tout en embrassant la nature non linéaire et parfois imprécise de la mémoire et du récit. Ces témoignages seront consignés dans le livre « Les passeurs de la mémoire sociale, 1964, 2004, 40 ans de présence marocaine en Belgique ».