Leïla Houari, née en 1958 à Casablanca, est une écrivaine, journaliste, dramaturge, poétesse et restauratrice marocaine. Son œuvre reflète son expérience de l'immigration en Belgique et le tiraillement entre sa culture marocaine et celle de la Belgique. Elle a également publié des pièces de théâtre et anime des ateliers d'écriture pour les femmes et les enfants marocains issus de l'immigration. Leïla Houari passe son enfance à Fès avant de rejoindre son père en Belgique en 1965 à l'âge de sept ans. Cette période de sa vie est marquée par la découverte de la littérature arabe, notamment Les mille et une nuits, à travers le français, sa langue d'adoption. Bien qu'elle soit passionnée par le théâtre, son père souhaite qu'elle poursuive des études universitaires. Malgré son talent académique, une crise identitaire la pousse à retourner au Maroc en 1977, interrompant ainsi ses études. De retour en Belgique, elle s'engage dans Hajitkoum, un mouvement de jeunes confrontés à des questionnements identitaires similaires. Cette expérience inspire son premier roman Zeïda de nulle part, qui devient un symbole pour une génération issue de l'immigration, déchirée entre plusieurs identités. Ce roman, qui aborde l'exclusion et le racisme, est récompensé par le prix de la Fondation Laurence Trân en 1986. Dans les années 1990, Leïla s'investit dans des ateliers d'alphabétisation pour les femmes du Maghreb au centre des Étangs Noirs de Bruxelles, aboutissant à la publication de Femmes aux mille portes et Et de la ville, je te parle, réalisé avec des enfants marocains. En 1985, elle monte le spectacle Nous l’immigration, qui explore les thèmes abordés dans ses romans Zeïda de nulle part et Quand tu verras la mer, ce dernier traitant de l'amour des racines malgré le rejet des autochtones dans le pays d'origine. En plus de son travail littéraire, Leïla Houari est journaliste pour Tribune immigrée et anime des ateliers d'alphabétisation à Paris et Bruxelles. En 1996, elle s'installe à Paris où elle ouvre le restaurant À la Vierge de la Réunion dans le 20e arrondissement avec son conjoint, prenant une pause de douze ans dans sa carrière d'écrivaine. Elle revient ensuite à l'écriture avec un recueil de nouvelles, Le chagrin de Marie-Louise, et un roman, Celle que tu vis.