La Jeunesse Maghrébine, initialement fondée sous le nom d'Association de la jeunesse marocaine en Belgique (AJMB) en 1976, est une organisation créée par Nordine Dezairi et un groupe de jeunes expatriés marocains à Bruxelles. L'association est née dans le contexte des défis socio-économiques et politiques auxquels faisaient face les jeunes Marocains en Belgique. L'association avait pour objectif principal de sensibiliser la jeunesse marocaine aux réalités socio-économiques et politiques de leur situation en Belgique. L'association s'est engagée à fournir des services éducatifs et culturels, y compris une école de devoirs pour aider les jeunes dans leurs études, en particulier en néerlandais et en anglais. Elle a également organisé des conférences et des rencontres pour favoriser l'échange et la solidarité entre les membres de la communauté et d'autres mouvements sociaux belges. L’ AJM abordait des problèmes tels que le racisme, la discrimination à l'emploi et l'injustice sociale, en prônant l'unité et l'action collective comme moyens de lutte. Dès sa création, l'association a été marquée par la participation active des femmes, qui ont joué un rôle crucial en menant des discussions et en défiant les rôles de genre traditionnels. Cela a permis aux jeunes femmes marocaines de disposer d'une plateforme pour exprimer leurs préoccupations et s'impliquer activement dans la lutte contre les injustices sociales. Malgré des défis financiers et des pressions politiques, l'association a réussi à mobiliser et à inspirer une génération de jeunes Marocains en Belgique. Elle a organisé divers événements culturels et sociaux, renforçant le sentiment de communauté et de solidarité. En 1980 et 1984, elle a mis en place des concerts avec trois célèbres groupes de musique marocains: Lemchaheb, Nass el Ghiwane, et Jil Jilala. Ces événements ont été des moments de rassemblement fort pour la communauté maghrébine à Bruxelles, montrant la capacité de l'association à mobiliser de grandes foules. De plus, l'association a servi de tremplin pour les futurs leaders et activistes, qui ont ensuite apporté des contributions significatives au paysage socio-politique bruxellois. En 1983, l'association a évolué pour devenir "La Jeunesse maghrébine", poursuivant sa mission jusqu'à sa dissolution en 2008. Les expériences et les leçons tirées de cette période ont jeté les bases d'un activisme futur et de l'organisation communautaire au sein de la diaspora maghrébine en Belgique. Les luttes et les succès de "La Jeunesse Maghrébine" restent un témoignage de l'esprit de résistance et de la quête d'égalité et de justice. "La Jeunesse Maghrébine" a été un mouvement crucial qui a permis aux jeunes Marocains de Bruxelles de lutter pour leurs droits et de construire un avenir meilleur. Leur décennie d'activisme, de 1976 à 1986, témoigne de leur résilience et de leur engagement pour le changement social, laissant un impact durable sur leur communauté.